ORIGINES DE LA COMMUNE LIBRE DE L'ILOT SACRÉ

Dès le début des années cinquante, une série de travaux en prévision
de l'Exposition Universelle qui devait se tenir à Bruxelles en 1958 furent
envisagés, notamment l'élargissement de certaines rues en vue de faciliter
la circulation des transports en commun, des voitures et des touristes
aux alentours de la Grand
Place.
La rue des Bouchers et la petite rue des Bouchers étaient principalement
visées; accessoirement la rue des
Dominicains. Toute une série de bâtiments
du côté pair de la rue des Bouchers étaient destinés à disparaître ou
à voir diminuer leur superficie, leurs façades devant être en prolongement
de l'actuel restaurant "La Terrasse".
De même, dans la
petite rue des Bouchers, le côté gauche en regardant
la Grand Place risquait la démolition, à tel point que la boulangerie,
située à l'époque au coin de la rue des Bouchers et de la petite rue des
Bouchers, n'aurait subsisté que par moitié. Ce projet provoqua un tollé général
des propriétaires, des habitants, des commerçants et de plusieurs associations.
En 1959, dès la fin de l'Expo 58, à l'initiative de Lucien Cooremans,
Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, et de son échevin des travaux publics,
une commission consultative de l'Urbanisme fut établie pour étudier la
possibilité de créer des "îlots". Un règlement de protection urbanistique
fut élaboré et les conclusions soumises au Conseil Communal. C'est finalement
le 21 mars 1960 que fut adopté le plan particulier
d'aménagement numéro 30/10 visant à prohiber
toute construction moderniste et à conserver, harmoniser et restaurer
les façades existantes.
Des normes strictes d'urbanisme sont établies.
Quelques exemples : les enseignes ne peuvent être mises perpendiculairement à la façade ;
elles doivent obligatoirement être en lettres gothiques ; l'éclairage
ne peut être qu'indirect.
En cas de rénovation de la façade, celle-ci doit d'abord être
décapée‚ et si l'on découvre un mètre carré de briques anciennes (surtout
autour des fenêtres), elle doit être refaite en style
XVIIème
ou XVIIIème siècle; la brique espagnole doit être employée;
les linteaux entourant les fenêtres doivent être en pierre blanche
martelée
à l'ancienne, c'est-à-dire à la main.
Le 24 août 1960, un Arrêté Royal concrétisa officiellement les décisions
prises par le Conseil Communal de Bruxelles et créa sept "îlots" à protéger,
dont le premier est celui qui nous intéresse, autour de la Grand Place, délimité par
le boulevard de l'Impératrice, la rue Saint-Jean, la rue du Lombard, la
rue du Midi, la rue de
Tabora, la rue des
Fripiers, la rue de l'Écuyer
et la rue d'Arenberg.
|